Année : | 2000 |
Réalisé par : | Stephen Daldry |
Durée : | 1 h 50 |
A partir de : | 9 ans |
En 1984, au nord de l'Angleterre, les mineurs du comté de Durham font grève contre la fermeture de certaines mines par le Premier Ministre Margaret Thatcher. Billy Elliot, fils et frère de mineurs, pratique la boxe après l'école comme tous les garçons de son âge. Mais Billy n'est pas très doué pour ce sport. Il découvre, en revanche, par hasard qu'il danse bien et surtout qu'il aime ça. Avec l'aide de sa professeure de danse, il va travailler dur pour intégrer la Royal Ballet School et surtout convaincre son père et son frère que les garçons aussi peuvent faire du ballet.
Billy Elliot est un film sur la rébellion. Rébellion des mineurs contre un pouvoir qu’ils estiment injuste mais surtout rébellion de Billy contre les stéréotypes du genre : après avoir accepté lui-même que le ballet n'était pas nécessairement réservé aux filles, il va tenter de convaincre son père et son frère. Le film est à la fois un récit d'apprentissage et un récit familial. Apprentissage parce les personnages se découvrent, apprennent à se connaître eux-mêmes et surtout à s'accepter. Billy d'abord, à travers la danse ; son meilleur ami Mickaël qui aime s'habiller comme une fille et qui réalise qu’il est attiré par les garçons ; le père et le frère de Billy qui surmontent leurs a priori… Cette évolution du père et du frère de Billy fait du film une histoire familiale, dans laquelle une famille tente de se reconstruire après la perte prématurée de la mère et dans une situation sociale critique. Par le biais de la danse, les liens familiaux vont se retisser de manière plus forte et plus sincère.
Le film est aussi un récit social. Les personnages présentés appartiennent à la classe ouvrière anglaise. La professeure de danse, originaire de la classe moyenne, va permettre à Billy de s’extraire de son milieu grâce à son bagage culturel. Par un montage parallèle, le réalisateur oppose la boxe et la danse, la violence et la grâce, les mineurs et les danseurs. Les décors et les costumes du film soulignent particulièrement ces appartenances et ces différences : par exemple, dans la première scène du film, Billy est vêtu d’un débardeur de la même couleur que les murs de sa maison. Ce type de dispositif est récurrent tout au long du film.
Billy Elliot est enfin un film sur la danse. La danse comme moyen d'expression, comme liberté, comme moyen d'exister, mais aussi comme oubli de soi. Et Stephen Daldry réussit le pari difficile de restituer avec sa caméra le rythme et l'énergie des numéros dansés. Par un montage rythmé alternant plans rapprochés des pieds et jambes et des plans d'ensemble où l'on voit Billy danser, ces passages retranscrivent à la fois la passion et la technique artistique nécessaires pour être un bon danseur. Par l'allusion à Fred Astaire et à Gene Kelly, le film est un hommage aux grandes comédies musicales américaines tout en étant profondément marqué par l'époque et la culture qu'il dépeint en proposant une bande-son composée de tubes de pop britanniques des années 70.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.