Année : | 2014 |
Réalisé par : | Thomas Szabo & Hélène Giraud |
Durée : | 1h29 |
A partir de : | Dès 5 ans |
Dans une paisible forêt, les reliefs d’un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin: une boîte de sucres ! C’est dans cette tourmente qu’une jeune coccinelle va se lier d’amitié avec une fourmi noire et l’aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges…
Ne vous attendez pas à voir un film à la sauce Mille et une pattes ou autre Fourmiz. Loin des productions des grands studios américains qui ont tendance à proposer des versions très anthropomorphisées de nos amies les bêtes, leur attribuant nos comportements jusqu’à en faire un miroir de notre société (comme l’a fait récemment Zootopie par exemple), Minuscule tend plutôt vers le documentaire. La volonté des réalisateurs a d’ailleurs été d’éviter un maximum l’anthropomorphisme. Dans cette logique, les insectes ne parlent pas, et c’est là que le film révèle sa vraie singularité. L’absence de dialogues pousse à un mode de communication plus primaire, basé sur les sons et les regards, et donc davantage de l’ordre du ressenti et des émotions. Par exemple, l’amitié qui lie peu à peu la fourmi noire à la coccinelle est très touchante par sa pudeur et la délicatesse avec laquelle les sentiments des personnages sont amenés. Citons notamment ce geste que fait la fourmi à plusieurs reprises en tapotant le dos de la coccinelle avec ses antennes, qui est autant un signe de reconnaissance qu’un geste de réconfort ou une simple accolade amicale.
Tout en imposant sa propre signature, le film est aussi un bel hommage au cinéma, avec une multitude de références et de clins d’œil cinéphiles. Les courses poursuites entre la coccinelle et les mouches font référence à Buster Keaton et Charlie Chaplin, la maison de l’araignée sauteuse n’est pas sans rappeler la célèbre demeure de Psychose et la séquence de la bataille peut faire penser aux scènes de guerre de la saga Le Seigneur des Anneaux, pour ne citer que ces exemples-là.
Minuscule est aussi un récit initiatique sur ce qu’implique le fait de grandir, d’affronter ses peurs et faire des choix. Enfin, à travers l’extravagance de son histoire, c'est un sujet plus réaliste qui est abordé : les problématiques liées à la pollution de la nature. Le film opère une sensibilisation à cette thématique des plus originales. En intégrant la présence des déchets à son intrigue, il ouvre habilement une réflexion sur la question, en restant à la fois drôle et émouvant, instructif et trépidant.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.