Chacun des six courts-métrages qui composent ce programme émerveille. Allongé à côté de l’enfant dont il partage le regard grâce aux vues subjectives dans Couchée, ébloui par les formes magiques modelées par Nastia Voronina dans Le roi et la poire, vibrant au rythme du cœur battant de l’enfant qui brave la pluie et ses peurs dans Cache-cache, partageant l’humour aussi léger que grinçant de Lena von Döhren, emporté par les images et la musique de Du Iz Tak ?, le petit spectateur traversera mille et une émotions en plongeant dans ces films à sa hauteur.

Pour un enfant, le jardin a ceci de formidable qu’il est une « petite » taille. Il peut provoquer peur et appréhension aussi bien que désir et excitation, mais il a ses limites. On sait que l’on retrouvera toujours le chemin du foyer. Chacun à sa manière, c’est ce dont nous parlent ces six films.

Tulipe s’évade. Comment résister à l’appel de l’air frais, aux couleurs des fleurs, à l’odeur du humus ? À ces sensations que l’extrême délicatesse de ce décor tout en feutrine, laine et papier mâché parvient à rendre palpables ? Mais Tulipe revient. Pour l’enfant de Cache-cache, le vaste monde est à portée de main. De l’insecte minuscule aux montagnes imposantes, tout capte son attention, mais c'est un chien, à sa taille, qui sera l'ami qui lui permettra d'avancer. La plante offre un refuge aux insectes curieux et joueurs qui pourtant ne cessent de se demandent dans leur langue c qu'elle est : « Du Iz Tak ? ».

Grâce à des techniques d'animation diverses et variées - dessin animé, pâte à modeler, animation de marionnettes en laine, 2D numérique - et des points de vue qui se croisent et se complètent, le programme Jardins enchantés est plaisant pour les yeux et les oreilles et fertile pour l’esprit.