Année : | 1993-1999 |
Réalisé par : | Koji Yamamura |
Durée : | 38 minutes |
A partir de : | 3 ans |
De drôles d’oiseaux s’amusent de tout (Une maison, Les Sandwiches, Jour de pluie). Un chiot candide, Kipling Junior, est l’ami d’insectes musiciens. Quel est ton choix? Crucial dilemme d’un alligator hirsute qui a mal aux dents : coiffeur ou dentiste?
Des trésors de l'animation japonaise pour les plus petits !
La boîte à malice est une plongée dans l’oeuvre singulière et fantasque de Koji Yamamura. C’est une belle découverte et une chance pour les plus jeunes spectateurs de s’initier au cinéma avec une oeuvre si riche et si forte. Koji Yamamura est actuellement considéré comme le fer de lance de l’animation japonaise indépendante. Las de travailler au kilomètre pour la télévision, il a créé avec sa femme et collaboratrice Sanae Yamamura son propre studio : Yamamura Animation, Inc. Il a délibérément choisi la forme courte pour laisser libre court à son imagination débordante et à ses obsessions. Ce florilège de cinq films courts est un bel aperçu du résultat : des films libres, un imaginaire débordant aux confins du surréalisme, un humour omniprésent, une créativité sans limite mettant en oeuvre de multiples techniques. Yamamura expérimente sans cesse, mélangeant les techniques, utilisant le dessin, la pâte à modeler, la photographie, l’animation de marionnettes. Il crée des films habités par l’âme et le savoir faire de leur artisan. Les cinq films de La boîte à malice sont issus de la période de son oeuvre durant laquelle Yamamura se consacre à la réalisation de films pour enfants. Voici ce qu’écrivent Ilan N’Guyen et Xavier Kawa-Topor, tout deux spécialistes de l’animation japonaise à propos de cette période : « Voici que remonte jusqu’à lui le souvenir de perceptions oubliées: ce n’est pas son enfance qui refait surface mais l’enfance tout court, cet état d’émerveillement permanent au monde qui l’entoure. Avec le triptyque Une maison, Les Sandwiches et Jour de pluie (1993) Yamamura s’engage plus avant. Ses personnages, Karo et Piyobuputo, deux drôles d’oiseaux qui s’expriment par pépiements et bulles de pensée, évoluent dans un univers où l’anodin devient insolite, et vice versa. La construction d’une maison est un événement comparable à la préparation d’un sandwich ; l’incident le plus fugitif, comme le bourdonnement d’un insecte ou la chute sans fin d’un couvercle, y ouvre droit à digressions et péripéties. Dans cet univers candide, une distorsion fantasque du temps et de l’espace est discrètement à l’œuvre qui nous replace à "hauteur d’enfant". Quel est ton choix ? (1999) marque logiquement la fin de la période "enfantine" de Yamamura. Le film est l’aboutissement d’un travail d’atelier mené par le réalisateur avec deux groupes d’enfants, au Japon et aux États-Unis. Raoul, un alligator hirsute, a mal aux dents. Doit-il aller d’abord chez le dentiste ou chez le coiffeur ? Madillo le tatou veut prendre l’air: mais si le ciel est nuageux, faut-il prendre son parapluie ou pas ? Au moment de faire un choix, chacun des protagonistes hésite. Au gré de rebondissements et digressions absurdes, d’alternatives à rebours, le temps s’étire, comme dans un film de Priit Pärn, où le présent devient un espace béant, théâtre de la poésie burlesque du quotidien. » Une magnifique découverte cinématographique, donc !
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.