Année : | 2014 |
Réalisé par : | Tomm Moore |
Durée : | 1h33 |
A partir de : | 6 ans |
Ben et Maïna (Saoirse, dans la version originale) vivent avec leur père sur une petite île, tout en haut d’un phare. Mais leur grand-mère décide de les emmener vivre à la ville. Arrachés du monde de la mer, les voici débarqués sur terre… C’est alors que Ben découvre que sa sœur est une selkie, une fée, mi-femme, mi-phoque, dont l’existence est en danger, tout comme celle des divinités de l’autre monde et des fantômes de la mer. Commence alors pour les enfants un long voyage fantastique pour sauver ces créatures magiques de l’oubli. Cette quête est en même temps le message le plus cher à Tomm Moore : les légendes (celtiques en particulier) et tous les récits (en général) constituent notre trésor le plus précieux et notre devoir est de les conserver et de les transmettre.
Tomm Moore compare Le Chant de la mer à une « comédie musicale mélancolique ». En effet, la musique tient une place prépondérante dans le film : elle ancre le récit dans ses racines celtes, et elle est en même temps un élément dramatique. Il s’agit pour Maïna, très affaiblie, de ne pas perdre son dernier souffle pour pouvoir encore chanter l’air des selkies que lui a transmis sa mère. Puisqu’elle est la dernière représentante vivante de ce peuple, c’est elle qui incarne leur mémoire et qui pourra les sauver. L'air des selkies constitue le fil rouge du film. La chanson est interprétée dans sa version française par la chanteuse Nolwenn Leroy, et fait office de refrain, que chacun des spectateurs sera en mesure de reprendre, tant l’air est simple et prenant.
Tomm Moore se souvient de son enfance en Irlande et de l’atmosphère des nuits d’Halloween, où régnait encore, dans les années 80, une grande ferveur liée aux superstitions et croyances en l’Autre monde (la traditionnelle nuit de Samhain, durant laquelle les deux mondes communiquent, donnera d'ailleurs plus tard ce que nous pouvons connaître maintenant comme la Toussaint ou Halloween). C’est ce qu’explore Le Chant de la mer : ce passage entre le monde de la mer, monde magique des rêves, des morts et de l’inconscient, et le monde de la terre, monde réel de la vie quotidienne et des vivants.
Nous attendions avec impatience ce deuxième long métrage du jeune et talentueux Tomm Moore, tant son premier opus, Brendan et le secret de Kells, nous avait ravis. Après les moines enlumineurs irlandais du Moyen-Âge, il nous entraîne dans le monde fabuleux des contes et des légendes celtiques, dans un style visuel totalement nouveau, déclinant les motifs cycliques des tourbillons et des volutes qui se renouvellent, comme le ressac des vagues.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.