Année : | 2022 |
Réalisé par : | Marya Zarif |
Durée : | 1h13 |
A partir de : | 6 ans |
Dounia a 6 ans, elle quitte Alep avec quelques graines de nigelle au creux de la main et avec l’aide de la princesse d’Alep, Dounia fait le voyage vers un nouveau monde…
Dounia et la princesse d’Alep conte l’enfance d’une petite fille née dans une famille aimante, touchée par le deuil, les injustices et la guerre qui éclate en Syrie. Malgré les épreuves douloureuses qu’elle traverse, l’enfant, âgée de six ans et accompagnée de deux figures attachantes, sa Téta Mouné (grand-mère) et son Jeddo (grand-père), parvient à se construire. Son imaginaire, composé des récits que sa mère, son père et ses grand-parents lui transmettent, mais aussi des histoires qu’elles s’inventent à partir de ces mêmes récits, est la clé de voûte de sa construction. C'est grâce à lui que Dounia tient debout et grandit. Également, les personnages tendres qui l’entourent l’aident à tenir sur ses deux jambes. Sa grand-mère, dont le corps tout en rondeur est dessiné d’un seul arc de cercle, et son grand-père qui ne quitte jamais son traditionnel couvre-chef, réussissent à lui offrir malgré la guerre une enfance pleine d’amour. Sa grand-mère lui transmet le goût des recettes qui font sa fierté et son grand-père celui de la musique. De frontière en frontière, la petite fille tient fermement dans sa main quelques graines de baraké. Cette graine aux propriétés magiques, autrement appelée graine de nigelle, lui permet de sortir des situations les plus difficiles.
Dans Dounia et la princesse d’Alep, nous découvrons les expériences de guerre et d’exil à travers les yeux d’une enfant de six ans. Malgré le contexte, ses peurs sont celles de nombreux enfants, la peur de perdre sa maison, de déménager, d’être victime d’injustice et bien sûr, la peur de la mort. Ce premier long métrage écrit et réalisé par Marya Zarif, avec André Kadi, est une manière pour la réalisatrice, elle-même syrienne et originaire de Damas, de se réapproprier une partie de son enfance et de raconter la guerre à hauteur d’enfant. Réalisé entièrement sur ordinateur, le film mêle des traits et contrastes francs pour les personnages à un travail impressionniste sur le décor. La musique, inspirée des musiques traditionnelles syriennes accompagne le récit avec grâce et Dounia, chevelure généreuse et langue bien pendue, nous entraîne dans une aventure où l’amour et l’espoir l’emporte sur toute forme de noirceurs.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.