Année : | 2013 |
Réalisé par : | Steven Spielberg |
Durée : | 1 h 55 |
A partir de : | 8 ans |
Elliot, un enfant de 10 ans, vit avec sa mère, son grand frère et sa petite soeur dans la banlieue d'une ville américaine. Une nuit, il fait la rencontre d'une créature venue de l'espace qui a malencontreusement été abandonnée sur Terre par ses compagnons, à cause d'un groupe d'hommes qui ont tenté de les capturer alors qu'ils étaient dans la forêt. Elliot décide d'apprivoiser E.T. l'extraterrestre, qui non content d'être doué d'une intelligence supérieure, possède également des pouvoirs surnaturels. Une amitié extraordinaire se tisse entre ces deux êtres, à tel point qu'Elliot et E.T. semblent étrangement ne faire plus qu'un. Malgré l'amour qu'E.T. porte à l'enfant, il ressent un besoin profond et vital de rentrer chez lui. Mieux vaut effectivement pour lui qu'il reparte d'où il vient car le climat terrien ne lui réussit pas vraiment et les autorités américaines le recherche activement. Elliot va tout faire pour lui permettre de retrouver les siens.
E.T. l'extra-terrestre fait partie de ces films qui ont marqué et continuent de marquer durablement l'esprit des enfants. Rarement la science-fiction et le merveilleux n'auront été si proches au cinéma. En règle générale, dans les films de science-fiction, les extraterrestres sont représentés comme des prédateurs et des envahisseurs, dotés d'une intelligence qui a pour seul but l'extermination des êtres humains. Spielberg, avant de suivre tristement ce chemin en adaptant le célèbre roman de H.G Wells, La Guerre des mondes, en 2005, a d'abord pris le contre-pied de cette tradition victimaire de l'humanité en réalisant respectivement en 1977 et 1981 les très beaux Rencontres du troisième type et E.T. l'extra-terrestre, films où son idéal pacifiste éclate avec une grande force. Le réalisateur invite le spectateur à vivre aux côtés d'Elliot et d'E.T. une aventure au-delà du réel, à partager leur innocence, et leur amitié qui n'en est que plus bouleversante. Sensible, maladroit et très expressif (tout comme Elliot), E.T. peut transmettre au garçon ses émotions par télépathie et même influencer son comportement, ce qui donne lieu dans le film à des scènes très cocasses. Avec humour et poésie, Spielberg initie le jeune spectateur à l'empathie. Par l'un des sujets les plus américains mais aussi les plus universels qui soit - « E.T. téléphone maison » - et avec une histoire des plus extraordinaires, le cinéaste nous renvoie à « l'autre » qui n'est pas si différent de nous. La magie du cinéma et une foi inconditionnelle dans les pouvoirs de cet art irriguent ce film du début à la fin. En tant que cinéphile, Spielberg s'est d'ailleurs amusé à glisser un extrait d'Un homme tranquille de John Ford et à faire d'Elliot, le temps d'une scène, un héros romantique et triomphant inspiré par John Wayne. Spielberg connaît le cinéma de genre, mais ce n'est pas pour autant qu'E.T. est un film de science-fiction académique, bien au contraire. Ainsi l'espace, nous ne le verrons que de loin, de la forêt et de la maison d'Elliot qui constituent les lieux essentiels de l'action du film. C'est là tout le génie et la subtilité de Spielber ; nous emmener ailleurs, tout en restant dans un cadre intime et familier, dans lequel E.T. se fond à merveille, à l'image de ce plan où il fait illusion, caché parmi les peluches des enfants. Sur un rythme tonitruant, E.T. et Elliot nous font passer du rire aux larmes en même temps qu'eux. La musique orchestrale très soignée de John Williams (compositeur de la bande originale de la plupart des films de Steven Spielberg et de George Lucas) joue aussi beaucoup sur l'atmosphère si particulière d'E.T. l'extra-terrestre, entre menace sourde et miracle merveilleux. C'est d'ailleurs cette musique qui nous revient des années après en regardant le ciel étoilé et nous fait devenir nostalgique de notre enfance... Alors, oui, c'est vrai, ce film culte pour toute une génération est fortement marqué par les années 70 et 80, comme en attestent les décors, les accessoires, les coiffures et les tenues des personnages, mais c'est aussi ce qui fait son charme et Spielberg, en narrateur hors pair et en champion de la mise en scène a su le rendre intemporel, pour ne pas dire mythique.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.