Année : | 2012 |
Réalisé par : | Michel Ocelot |
Durée : | 1h28 |
A partir de : | 5 ans |
Nous retrouvons le grand-père de Kirikou dans sa grotte bleue, qui va nous conter de nouvelles histoires de l’enfance de son petit-fils. Nous découvrons alors les moments où il est venu en aide à différents hommes et femmes. Tel un griot, il nous explique de quelle manière son vaillant et intelligent petit-fils a aidé les villageois, à travers cinq contes mêlant musique, magie et courage.
« Je vous ai déjà raconté quelques-unes des étonnantes actions de Kirikou au milieu des bêtes sauvages et il faut que je vous rapporte celles où il s’est plutôt occupé des hommes et des femmes et aussi des enfants. » C’est avec cette annonce directe du grand-père faite au spectateur, dans sa mystique grotte bleue, que s’ouvre le troisième opus des aventures de Kirikou. Dès le début du film, nous sommes plongés dans l’univers du conte, où la tradition orale est centrale ! Les cinq récits successifs sont entrecoupés par l’intervention du sage qui les présente, et crée ainsi une passerelle entre un monde merveilleux et la réalité dans le film. En cela, Michel Ocelot, tel le griot qu’il met en scène, instaure une sorte de rituel avec nous ! Vous saurez apprécier avec vos enfants les dialogues rythmés, avec un vocabulaire recherché, tout en rimes, qui souligne bien l’importance donnée à la parole.
Les chants des villageois, quant à eux, permettent de conclure joyeusement chaque récit, en clamant les exploits de Kirikou. Ce petit être vif d’esprit, curieux et intelligent, trouve des solutions aux différents problèmes du village. La manière dont il résout les défis qu’il se lance permet de mettre en avant une morale qui, loin d’être niaise, est juste. Celle-ci, fondée principalement sur l’entraide et le vivre ensemble, est traitée avec brio par le réalisateur. L’essentiel du récit réside dans le fait que le héros brise les préjugés, notamment dans l'histoire avec le jeune Touareg. Kirikou, sans peur, apprend à connaître l’inconnu !
La représentation de la vie au village atteste des connaissances sociologiques mises en œuvre dans le récit. Comme dans les deux premiers opus, l’Afrique est magnifiquement dépeinte, notamment à travers les décors. Même si la technique est différente, puisque ce dernier est en 3D, la chaleur des couleurs et la construction ronde et/ou symétrique des plans racontent, avec toujours autant d'élégance, l’Afrique fantasmée de Michel Ocelot.
Et bien évidemment, que serait Kirikou sans Karaba la sorcière ? Toujours présente, Kirikou aura toujours une longueur d’avance sur elle, se jouant de ses nombreux fétiches. Dans le dernier récit pourtant, la musique réunira les villageois et la voix de celle-ci, montrant ainsi le pouvoir de l’art. Et rien que pour cela, ce film mérite d’être vu !
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.