Année : | 1965 |
Réalisé par : | Robert Wise |
Durée : | 2h54 |
A partir de : | 9 ans |
En Autriche, à Salzbourg, à la fin des années 1930, Maria est prétendante pour devenir nonne. Mais Maria est une jeune femme passionnée, insaisissable, pleine de vitalité et à la richesse intérieure follement libre. Ses escapades en montagne l'émeuvent au point de ne pouvoir s'empêcher de chanter, ce qui la fait souvent arriver en retard pour les prières au couvent. La mère supérieure et les sœurs sont bien en peine de cerner le cas Maria. Elles décident de l'envoyer comme gouvernante auprès des sept enfants du Capitaine Georg Von Trapp, officier de la Marine impériale. Le Capitaine, au cœur en hiver depuis qu'il est veuf, élève ses enfants dans une discipline militaire. Maria saura gagner leur confiance, devenant leur confidente et leur complice, les initiant au chant et leur restituant leur part d'enfance. Le Capitaine, à son tour, sera charmé par la joie de vivre de Maria, et Maria finalement aura trouvé là sa voie.
Mais au printemps 1938, Hitler envahit l'Autriche, c'est l'Anschluss. La famille Von Trapp, refusant toute complaisance avec les nazis, se voit contrainte de fuir son pays tant aimé.
La Mélodie du bonheur, une comédie musicale bien exceptionnelle !
D’abord, Maria…
« Une tête de linotte, un feu follet, un clown… », Maria, l’insaisissable. « Comment faire rester une vague sur le sable ? Comment s’emparer d’un rayon de lune ? », Maria, trop passionnée pour demeurer en paix dans un couvent ! Maria, mi-femme, mi-déesse ; Maria, fille de Dieu et fille de la montagne. Maria la panthéiste ne pouvant se contenter d’un seul dieu !
Car voici comment s’ouvre La Mélodie du bonheur : un vaste paysage de haute montagne se déroule sous nos yeux, un panorama pris du point de vue d’un oiseau, qui nous donne la sensation de planer au-dessus des cimes : les Alpes ! Puis Maria apparaît, petit point niché au cœur de la nature, qui palpite. Les Alpes, grandioses, ne servent pas seulement de décor, mais s’offrent comme l’origine de la vie. Maria est née dans l’immensité de ce royaume immémorial. Son caractère, son rapport à la vie se sont forgés au cœur de cet environnement. Elle a grandi là, dans ces montagnes, qu’elle « connaît par cœur ». Maria n’ayant pour seule famille que les sœurs du couvent, s’en réfère à la mère supérieure, et sa mère supérieure est aussi la montagne.
Ensuite, les enfants…
D’habitude, dans les comédies musicales, les numéros dansés sont des chorégraphies parfaitement exécutées, réglées au mouvement près. Ici, on apprend à danser comme on apprend à chanter, donc les numéros évoluent sous nos yeux, les enfants progressent, et nous suivons leur apprentissage. Maria transmet aux enfants la gamme et le mouvement. Elle les irrigue de sa sève sauvage, et les enfants s'épanouissent selon leur personnalité. Elle les extirpe de l’ombre dans laquelle les a plongés leur père, et leur redonne vie. Et le Capitaine de reconnaître que Maria a su « ramener la joie dans cette maison. »
Et puis l'Histoire...
Rares sont les comédies musicales aux contrastes si forts. Les couleurs du bonheur, celles des costumes que Maria confectionne pour les enfants, celles de la nature, flamboyantes, des montagnes, du lac, des cieux, de la ville de Salzbourg, tout est lumineux ! Et cette lumière est aussi vive que la menace brune du nazisme, qui s'insinue et s'infiltre, sous-jacente, et qui laisse planer une ombre noire imperceptible, est sombre et profonde.
Au péril de leur vie, les membres de la famille Von Trapp choisissent la lumière et le Bien. Rien ne peut sembler si naturel.
La Mélodie du bonheur, finalement, est un film qui nous rend heureux. Le titre donne le la : comment (se) chante le bonheur ? De quelle musique le bonheur est-il fait ? C'est aussi à nous que cet enseignement est destiné.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.