Année : | 1956 |
Réalisé par : | John Ford |
Durée : | 1h59 |
A partir de : | 8 ans |
Le ciné-club de la honte, c'est l'évènement du Studio des Ursulines pour ne plus l'avoir ! Nous avons toutes et tous des remords de ne pas avoir vu les immanquables du cinéma... Alors, profitez de nos sessions de rattrapage sur grand écran ! Tarif unique : 6€.
Prochaine séance : La prisonnière du désert, mardi 11 octobre 2022 à 20h.
Texas, 1868. Trois ans après la guerre de Sécession, Ethan Edwards revient dans sa famille. Il retrouve son frère, sa belle-soeur, ses deux nièces et son neveu. Mais alors qu'il était parti récupérer du bétail, une attaque comanche survient. Lorsqu'il revient au ranch, la ferme se consume, Martha, Aaron et Ben ont été tués. Ethan et Martin, un jeune homme proche de la famille partent alors sur les traces des fillettes disparues, possibles survivantes. Une errance de plusieurs années comence, à travers les formidables paysages de l'ouest américain.
La Prisonnière du désert est un western flamboyant et tragique, dont l’intense beauté est égale à sa féroce âpreté. Le titre original, The searchers, raconte bien mieux le film que le titre français puisqu’il met l’accent sur ceux qui cherchent plutôt que sur l’objet de cette quête. Après le massacre de toute sa famille par des Comanches, Ethan et son neveu, Martin, cherchent Debby, seule possible rescapée. Ils chevauchent, seuls, à travers l’immensité de l’Ouest américain, sous la chaleur écrasante, sous la neige qui recouvre les plaines. Ils ne cessent de chercher. Et ce durant plusieurs années. Le film de Ford est un film étonnant car s’il fait figure de classique dans le genre du western (il est d’ailleurs intéressant de noter que la plupart de l’imaginaire que nous avons de l’Ouest américain a été véhiculé par Ford lui-même), il y a en son sein plus qu’une aventure épique teintée d'humour. Le film est violent, âpre, dur, tout comme son personnage principal, Ethan, cow-boy vieillissant et taciturne, avide de vengeance, superbement interprété par John Wayne. Nous suivons le parcours de cet homme qui, revenu d’une guerre, ne sait plus comment trouver sa place dans le monde, ne sait pas comment pardonner, ne sait pas non plus comment revenir aux siens. Ford filme « la tempête sous le crâne d’Ethan »*, son entêtement, son mutisme, sa haine mais aussi son imperceptible changement. Car si la fin du film le voit s’éloigner (il a accompli sa tâche), et retourner au désert, c’est pourtant bien un autre homme que celui qui arrivait au début du film, conscient de ce qui se cache au plus profond de lui, et sans colère. Ethan a trouvé ce qu’il cherchait, Debby, sa nièce mais aussi, peut-être un peu plus que cela. Et la porte qui se ferme dans le superbe plan final laissera longtemps l'empreinte de sa mélancolie, celle d'un homme qui a traversé l'histoire et qui ne trouve plus sa place.
* Pierre Gabaston in Cahier de notes sur La Prisonnière du désert, édité par Les enfants de cinéma.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.