Le collège, la puberté et les hormones, ce n’est pas de tout repos ! Et quand en plus on est en surpoids, ça complique les choses… Ben subit les moqueries d’imbéciles qui le surnomment « Bouffi », et doit aussi faire face aux humiliations du professeur de sport. Heureusement ses amis sont à ses côtés, et Claire, la fille qu’il aime, prend aussi sa défense. Mais arrivera-t-il à lui plaire ? Se mettre au régime est un vrai sacrifice pour Ben, mais il se lance tel un Rocky ne reculant devant aucun obstacle – le film fait d’ailleurs un clin d’œil amusé au film dont Stallone est la star !. En somme, le jeune homme veut reprendre la main sur ce corps devenu encombrant et surtout tout faire pour que Claire l’aime en retour.

Le film reprend les ingrédients typiques du teen movie : les scènes au collège, entre amis ou à la maison, les personnages archétypaux (filles très « filles » versus garçons un peu empotés, ennemis-harceleurs particulièrement idiots, parents plus ou moins aidants…) et la musique omniprésente (dont celle du groupe de rock de Ben et ses copains). Nous sommes en terrain connu, mais c’est assez réjouissant de retrouver tout ceci en stop motion, une forme généralement destinée à un plus jeune public. Les marionnettes ont un côté caricatural, non réaliste, et évoquent même l’univers des films animés de Tim Burton, avec leur teint pâle et leurs yeux creusés. Toute la direction artistique nous emporte d’ailleurs dans un monde de carton-pâte tout à fait assumé : les costumes, les décors, les lumières sont très travaillés et stylisés, mais le tout garde une patine et un côté bricolé qui donne du caractère au film et nous éloigne d’un univers trop propret et enfantin. Des passages en animation 2D, correspondant aux « pensées » de Ben, permettent également de renforcer l’imaginaire du film et d’entrer dans le monde intérieur du protagoniste.

Ben est un personnage qui a beaucoup d’humour et de force, et n'est en rien pathétique. En cela, la réalisatrice parvient astucieusement à contourner les clichés auxquels on pourrait s’attendre dans un film évoquant la grossophobie. La Vie, en gros est d’une grande fantaisie et avance à un rythme d’enfer, notamment grâce à sa partition musicale variée et entraînante. Il arrive à rester drôle, en abordant toutefois avec finesse les difficultés que l’on peut rencontrer à cet âge particulier du début de l’adolescence. Entre autres recettes (de cuisine), le film nous livre finalement une certaine recette du bonheur !