Paï – Whale Rider

Le film

Année :2002
Réalisé par :Niki Caro
Durée :1 h 40
A partir de :9 ans

Synopsis

Paï perd à sa naissance son frère jumeau, et leur mère meurt en couches. Effondré, incapable de gérer la situation, leur père quitte la Nouvelle-Zélande et laisse son enfant aux bons soins de ses parents. Des années plus tard, du haut de ses douze ans, Paï répare des moteurs de bateau, désarme ses petits camarades à la taiaha et devrait être en bonne place pour reprendre le flambeau de la direction spirituelle de son village après son grand-père. Seul souci, Paï est une fille.

La séance indiquée « VOSTF + CM » est précédée du court métrage
« Gros Chagrin », de Céline Devaux,
(France, 2017, 15 minutes, prise de vue continue, ado/adulte)

Bande Annonce

Figure quasi messianique bien malgré elle, Paï ne se bat pas pour son statut par ambition, mais par devoir, porteuse d'un feu intérieur qu'elle sacrifierait volontiers pour le simple amour de son grand-père. C'est là toute la force de ce film, totalement antimanichéen, avec un grand-père sévère, parfois injuste, mais aimant, et la figure très positive d'un oncle, pourtant quasi loser et à la vie un brin dissolue. Le premier, en effet, regrette d'avoir deux fils qui ne reprendront pas sa place au sein de la communauté et d'avoir perdu son petit-fils dès sa naissance. Il aime sa petite-fille mais lui reproche de vouloir assumer le rôle des figures masculines défaillantes (par choix ou non), sans réaliser qu'elle-même ne maîtrise pas la situation. Quant au second, il est rare de trouver au cinéma des figures positives telles que la sienne : en effet, vraisemblablement squatter, alcoolique et toxicomane (tout ceci n'est que suggéré), il n'en reste pas moins celui qui croit en Paï, lui enseigne les rudiments du maniement de la taiaha (arme traditionnelle maorie) et sera d'un soutien sans faille.

Paï est certes un film sur le devoir et la tradition, c'est aussi un film sur la mise en scène de soi dans la vie quotidienne, comme de la théâtralisation de la société à travers ses traditions. Ce va-et-vient perpétuel entre scènes de rituels ou d'apprentissage de ceux-ci et scènes-clefs se déroulant lors de représentations ou de spectacles est en effet une des marques de ce film, conte moderne, qui nous balade sans cesse entre raison et sentiment.

Enfin, mais tout ceci n'est pas des moindres quand on parle de cinéma, l'image et la musique de ce fim sont tout simplement splendides. La musique de Lisa Gerrard est, comme toujours et depuis Dead Can Dance, bien avant qu'elle ne compose des bandes originales de films, absolument envoûtante, et les plans sous-marins en cinémascope sont d'une beauté à faire frémir. S'il est un film à voir en salle, c'est bien celui-là, et l'on peut remercier le distributeur Splendor Films d'en assurer la ressortie le 6 novembre 2019 après quelques années de disparition des écrans.

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