Année : | 1953 |
Réalisé par : | Clyde Geronimi, Hamilton Luske, Wilfred Jackson |
Durée : | 1h16 |
A partir de : | 5 ans |
Wendy et ses frères raffolent des histoires de Peter Pan, ce jeune garçon qui vole et qui n’a peur de rien. Un soir, alors que leurs parents sont de sortie, Peter Pan se faufile dans leur chambre à la recherche de son ombre… C’est alors que commence une grande aventure pour les trois enfants, direction le Pays Imaginaire… !
Wendy n’a plus l’âge d’être une enfant, et son père lui annonce que c’est la dernière nuit qu’elle passe dans la chambre avec ses frères. Il est temps pour elle d’avoir sa propre chambre.
C’est cette même nuit que Peter Pan, celui qui ne veut pas grandir, surgit dans leur chambre. Il décide de les emmener au Pays Imaginaire, après « la deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu’au matin », grâce à la poussière de la Fée Clochette…
L’imaginaire de ce film englobe différents univers des jeux enfantins. Les pirates et la carte au trésor, les indiens, les sirènes, les fées… Les enfants sont transportés dans leurs rêves, dans leur imagination, et tout cela en volant jusqu’aux étoiles. Leurs jeux deviennent alors réalité, et cela sans parent pour leur dire quoi faire ou ne pas faire.
En effet, sur l’île du Pays Imaginaire, il n’y a pas de parents, et les seules figures adultes sont les indiens et les pirates, qui tiennent, même partiellement, des rôles de méchants. Alors que les Enfants Perdus et les indiens ont pour habitude de jouer à se capturer, le Grand Chef indien refuse de libérer les enfants. Il pense qu’ils sont responsables de la disparition de sa fille Lili la Tigresse. Les pirates, quant à eux, sont d’effroyables personnages qui ne cherchent qu’à attaquer Peter et les Enfants Perdus.
Dans Peter Pan, les spectateurs découvriront le sentiment de jalousie. La Fée Clochette est très jalouse de Wendy, ce qui va orienter ses décisions et mettre en danger Peter Pan. Ils découvriront aussi la manipulation à travers le personnage du Capitaine Crochet. Ces sentiments crus et humains présents dans le film contrebalancent l’univers onirique et innocent des Enfants Perdus. Ils ont toujours vécu seuls et ne savent pas ce qu’est une maman. Ce sont des enfants libres qui ne cessent de se battre et découvrent grâce à Wendy la douceur d’une mère. L’équilibre est donc parfait, entre parenthèse onirique et valeurs morales, comme dans un film Disney digne de ce nom.
Bien entendu, les chansons qui rythment le film répondent aux attentes que nous pouvons avoir des films Disney : les airs sont variés, les textes sont poétiques et restent en tête. De plus, le burlesque inspiré des films de Tex Avery tourne en dérision les pirates, et feront rire sans hésiter les enfants.
La question du temps dans ce film est par ailleurs centrale. Les enfants refusent de grandir, et sur cette île le temps est comme suspendu. Ne pas devenir un adulte, c’est certes rester au plus près de ses rêves d’enfant, mais c’est également refuser que le temps passe. Ici, le seul repère du temps est symbolique : un réveil matin avalé par un crocodile. Ce tic tac rôde comme un prédateur qui guette sa proie. Le temps passe inéluctablement, et guette les enfants qui finiront un jour par grandir. La représentation de l’enfance est donc ici comme une parenthèse, un monde hors du temps, avec le souhait que cela dure éternellement. Paradoxalement, ce voyage fera grandir Wendy alors qu’elle ne s’y attendait pas…
Peter Pan est un hymne à la jeunesse, à l’imagination, et au merveilleux. À travers ce personnage d’éternel enfant, le film transporte les spectateurs dans leurs rêves les plus profonds grâce à la poussière de fée, et leur laisse des étoiles pleins les yeux.
« Rêve ta vie en couleurs, c’est le secret du bonheur » (Chanson « Tu t’envoles !»)
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.