Année : | 1997 |
Réalisé par : | Hayao Miyazaki |
Durée : | 2h15 |
A partir de : | 10 ans à adulte |
Rendez-vous le samedi 14 octobre septembre à 17h pour une projection exceptionnelle de "Princesse Mononoké" en VF
Dans le cadre du Sandwich Club avec Les Cinémas Indépendants Parisiens.
- Chaque trimestre lors de séances spéciales, on vous propose de venir partager un film culte du cinéma. Suzanne De Lacotte sera avec vous à la fin de la séance pour discuter du film, en analyser des extraits ou encore ouvrir l'échange sur d'autres œuvres qui font écho. Seul·e, en famille, entre amis ou en groupe, nous vous attendons nombreu·x·ses pour vivre de folles émotions de cinéma avec le Sandwich Club ! -
+ en partenariat avec la Fête du cinéma d'animation.
L'histoire :
Quand Ashitaka, un Emishi, part en quête pour tenter de résoudre l'énigme de la malédiction qui s'est abattue sur son village, paisible et isolé du reste du monde, il est loin de se douter qu'aux guerres propres aux humains qui grondent à l'extérieur s'ajoute une, plus fondamentale, entre l'être humain et la nature qu'il saccage. Il se trouvera pris entre deux feux et devra choisir son camp entre San, une jeune fille élevée parmi les loups à la tête d'un contingent animal et Dame Eboshi, la maîtresse de la forge, autant protectrice de ses administrés que destructrice de la nature par son activité.
Princesse Mononoke (Mononoke Hime) est un grand film de guerre épique et lyrique, où les préoccupations écologiques de Hayao Miyazaki s'expriment pleinement. C'est par ce film, de loin le plus dur et sérieux de sa filmographie, qu'il sera découvert il y a vingt ans par une grande partie du public occidental.
Métaphore de la destruction de la nature par l’homme, le combat entre les humains et les esprits de la nature est livré à travers une fresque épique somptueuse.
Accompagné par la musique majestueuse, lyrique ou mystérieuse, de Joe Hisaishi, le film de Miyazaki offre de sublimes visions tout en nous emportant dans l’action. Il atteint un réalisme très fin dans la représentation de la nature et notamment des forêts si envoûtantes. L’apparition de la Princesse Mononoké ou celle du Dieu-Cerf sont des instants poétiques inoubliables. Miyazaki montre tout son talent à combiner des éléments de la culture japonaise dans une représentation d’un Moyen-Age mythologique, mêlés aux fondamentaux des contes européens et des récits d’aventures. L’ampleur de la mise en scène éblouit et nous convie à accepter ces mystères.
Avec le personnage d’Ashitaka, dont le bras est rongé par la malédiction, on peut lire la métaphore de la haine à dompter en chacun de nous. Personnage de messager, il cherche à réconcilier les contraires qui s’incarnent en Dame Eboshi et Princesse Mononoké. Mais point d’ombres et de lumières tranchées dans ce récit japonais, les nuances et ambivalences des sentiments humains sont magnifiquement incarnés. Ainsi d’Ashitaka, qui oscille dans sa quête mais tente de porter sur les choses un regard sans haine, ou de Dame Eboshi, qui livre une guerre sans merci pour éradiquer les dieux animaux mais redonne dignité à des lépreux. Dans cette ville fortifiée dédiée à la forge, les rôles féminins et masculins dérogent aux stéréotypes, et l’attitude des anciennes prostituées dénote avec humour et malice.
Le film porte un univers apocalyptique dans lequel Miyazaki donne forme à ses idées de manière organique. Il en est ainsi des sortes de vers grouillants qui représentent le maléfice agissant, ou d’une marée noire qui envahit la nature sur le point de disparaître. Sa vision de la nature n’est ni naïve, ni idyllique et, mâtinée de fantastique, elle ne nie pas sa cruauté. Dans cette histoire pleine de bruits et de fureur, la relation qui grandit entre San et Ashitaka apporte l’espoir d’une réconciliation et des instants d’une grande beauté.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.