On connaissait les aventures farfelues de Wallace & Gromit grâce à plusieurs courts métrages, tous aussi géniaux les uns que les autes : Une grande excursion, Un mauvais pantalon, ou Rasé de près. Il leur fallait bien un jour passer au long. Le mystère du lapin-garou nous permet de replonger dans l'univers merveilleux et drôle du créateur Nick Park, avec notamment les inventions complètement loufoques de Wallace : comme dans les courts métrages, on retrouve le fameux gag du rituel matinal, dans lequel Gromit enclenche tout un mécanisme qui fait sortir Wallace de son lit, l'habille et le catapulte directement à la table du petit déjeuner.

Pour Gromit, le fidèle chien mutique de Wallace, il faut constamment rattrapper les maladresses de son inventeur de maître. Et celles-ci peuvent parfois avoir des conséquences désastreuses ! Une expérience ratée sur un lapin fait naître une créature diabolique, qui sème la terreur dans le quartier paisible de nos deux compères. On reconnait là le sens de la parodie de Nick Park : le film cite entre autre Frankenstein, le mythe du loup garou ou encore King-Kong. Les plus cinéphiles (et les plus grands) des petits spectateurs reconnaitront avec bonheur toutes ces références.

Le passage au long métrage est également, pour les créateurs, l'occasion d'élargir leur univers en intégrant de nouveaux personnages : parmi les habitants de Tottington Hall, on trouve le pasteur (un peu) illuminé, un méchant gentleman et son chien aux canines aiguisées, une ravissante lady (dont Wallace va vite tomber sous le charme), ainsi qu'une armée de lapins envahisseurs. Pour animer cette multitude de marionnettes en pâte à modeler, il fallait bien le savoir-faire des studios Aardman, les grands spécialistes de l'animation en volume image par image. Leur technique est tellement maitrisée et impressionnante qu'on a l'impression que la pâte à modeler prend vie. Tout est en mouvement, l'action défile à une cadence folle. Cela donne lieu à des moments d'anthologie comme cette course poursuite entre Gromit et le méchant chien, à bord de faux avions, sur le toit d'un manoir. Il faut aussi reconnaître le génie des scénaristes qui rendent absurde la moindre situation et glissent un gag toutes les minutes.

Toujours aussi trépidantes et désopilantes, les nouvelles aventures de Wallace & Gromit sont un régal de chaque instant. Déjà un classique du film d'animation!